Chroniques d’une bedaine : Césarienne !
Des péripéties, pour cette grossesse, nous en aurons eu jusqu’à la fin, vraiment !
Hier, j’avais ma rencontre avec la gynécologue-obstétricienne et nous devions nous parler une dernière fois de la provocation qui devait avoir lieu le 27 octobre, soit lundi prochain.
Depuis plusieurs semaines, j’avais des échographies tous les vendredis. (des échographies pour cette grossesse, j’en ai un plus d’une dizaine). Comme il devait s’agir de ma dernière, j’étais bien contente, mais un peu anxieuse à la fois parce que nous avons eu des « surprises » pas mal à chaque fois. Un bébé en siège, un bébé qui se présente par l’épaule, un bébé en transversale, un gros bébé, ah non, pas si gros finalement, ah oui, redevenu gros …. Rarement de bonnes nouvelles à part pour nous dire qu’il a un beau profil (santé, mouvement respiratoire, etc.).
Vous me direz que c’était là, probablement, l’essentiel, par contre, comme le reste du suivi, des nouvelles toujours un peu « so-so » ça alourdit beaucoup l’humeur de maman et ça gruge son énergie !
Par contre, on le sait toutes, les mesures sont rarement exactes. Il y a une bonne marge d’erreur, très souvent. Ceci dit, je m’étais « inquiétée » de voir qu’entre la 34e et la 36e semaine, bébé n’avait « pris » que 200 g. J’avais questionné la chose parce que bébé passait de « gros » à « normal » et je me disais qu’il devait y avoir des mesures qui n’étaient forcément pas très précises (encore moins précises qu’à l’habitude, quoi) !
En effet, j’étais pour apprendre cette journée-là que les mesures de la 36e semaine avaient été grandement sous-évaluées !
Alors, j’entre dans la salle d’échographie et je m’installe. Je répète une Xème fois qu’il s’agit d’un bébé surprise et qu’on a travaillé très fort pour garder le sexe secret jusqu’à présent. La technicienne commence son examen. D’habitude, c’est super rapide, à peine que j’aie eu le temps de m’allonger que c’est déjà fini ! Là, elle fait le tour de la bedaine et s’exclame :
– Où est la tête, donc ?
– Comment où est la tête ? En bas, non ? (ma voix trahi mon inquiétude).
– Non, non, elle n’est pas là, j’essaie de voir comment il est placé …
– Comment est-il placé ?! (Mon coeur fait un bond !). Bien, il était au moins dans le bon sens la semaine passée (pas engagé du tout, et même qu’on le voyait changer de position pendant l’écho qui a duré 2 minutes …. mais, il avait les fesses en haut !
– Ah non, plus maintenant … Il est en transversal !
– O_o
J’évoque la césarienne puis je n’ai pas l’air très enthousiasme, hein !
La technicienne me dit : mon doux, vous en êtes pas là, il a tellement de liquide là-dedans qu’il pourrait bien vous le tourner de bord, c’est sûr !
Elle mesure ensuite le liquide : Mouain, ç’a encore augmenté un peu … Vous êtes à la limite supérieur, maintenant ! (Bon, une autre bonne nouvelle !).
Elle Prend les mesures du bébé, le bébé est redevenu au-dessus des courbes : 10 livres 6 onces.
Et, je m’exclame : 10 livres 6, voyons donc ! Y’a deux semaines on estimait son poids à 6 livres 5 onces puis j’avais peur d’avoir un bébé trop petit ! O_o Il y a forcément un problème quelque part, non ?
On regarde ensemble le rapport d’il y a deux semaines. En effet, elle voit les données, mais me dit : je suis certaine de mes mesures, je suis désolée, je les ai prises deux fois !
Je sors de l’écho un peu perplexe (et découragée) ! Je retourne dans la salle d’attente et j’attends qu’on me rappelle pour m’expliquer davantage.
L’infirmière m’appelle pour prendre mon poids et ma tension au même moment où le gynécologue de garde vient à ma rencontre pour m’expliquer le rapport (d’habitude ils nous appellent, hein!). J’arrive face à face avec lui et l’infirmière. Il tient le rapport dans ses mains, je croise son regard et alors je lui dis : je sais ce que ça veut dire (et j’explose en larmes) !
Là, l’infirmière (qui me connaît très bien) me dit: vient Louise-Anne, on va aller dans le bureau. Le gynécologue est surpris de ma réaction : Bien voyons, pourquoi vous pleurez, c’est une bonne nouvelle ! Avez-vous vu les données ? Il est bien trop gros, ce bébé !
Une des choses complètement absurdes de ce suivi : Je suis constamment en décalage avec les réactions des médecins et du reste du monde, on dirait bien ! ( 😛 )
Lui, il pensait que j’allais être soulagée qu’on me propose la césarienne, étant donné tout ça … Moi, je braille ma vie. (J’ai-tu le droit de sacrer ?). Eille, une césarienne après deux accouchements vaginaux spontanés ! Me semble qu’on aurait pu faire mieux, hein ?
L’infirmière m’écoute pleurer puis, au moins, ça me fait du bien … Elle me dit : ça ne faisait pas partie de tes plans, hein ? Non, maudit, non … Par contre, mon inconscient, lui s’en doutait un peu !
Je rencontre ma gynécologue et on discute brièvement de tout ça.
Les faits sont que … L’accouchement vaginal par provocation est déjà un peu plus risqué que souhaité. En effet, le bébé n’a jamais été fixé et cette quantité de liquide (assez importante comme ça), il y a un danger que le cordon passe, au moment de la rupture des membranes.
Je ne peux pas recevoir de prostaglandine parce que justement mon utérus est très étiré. Je dois donc obligatoirement utiliser le ballonnet, parce que mon col ne présentait aucun travail de fait, jusqu’à présent. Ensuite, il aurait fallu, me donner les 4 heures d’antibiotique parce que je suis porteuse du Strep B avant de penser à rompre les membranes pour tenter de fixer le bébé, avant que le cordon ne passe.
J’aurais préféré que les membranes ne soient pas rompues pendant le travail et je ne sais pas si cela aurait été possible, mais je comprends que provoquer l’accouchement avec un bébé pas fixé du tout, ce n’était pas le chemin le plus simple ou sécuritaire.
Ma crainte est que l’escalade d’interventions déboule avec la péri et possiblement de ne plus avoir de manoeuvre avec les membranes crevées pour passer à une autre étape. Tout cela reste dans l’hypothétique …. Il est très probable que cela se serait bien passé, tout de même. C’est le scénario qui était prévu au départ ! 🙂
Par contre, avec un bébé en transversale, les données ont changé ! C’est la position la moins favorable pour une version et étant donné l’avancement de la grossesse, la grosseur *estimée* du bébé et le trop de liquide, on ne recommandait pas de la faire ! 🙁 L’utérus, tendu comme un ballon de plage, c’est plus difficile d’avoir une bonne emprise sur le bébé.
Autre interrogation : Le poids du bébé, pas tant le poids que la « carrure » ! Je me rappelle que les épaules de Maëlle sont restées coincées dans le passage. Pas de grand-chose, puis, le médecin a vite fait de la déprendre ! Cela n’a pas représenté un réel problème lors de son accouchement.
Camille, elle était tellement menue, on n’en parle même pas ! 🙂 Elle a glissé comme un poisson dans l’eau !
Par contre, si je repense à Maëlle qui faisait 8 livres et 15 onces (9 livres) et qu’on ajoute juste une petite livre de plus, je ne sais pas si ça passerait si bien que ça ? Possiblement que oui, le poids n’a jamais été une de mes préoccupations, au contraire ! J’aime les gros bébés et je me suis toujours dit que si Maëlle était passée, les autres n’auraient pas de misère ! 🙂
Sauf que là, j’ai un doute ! Il y a quelque chose qui me chicote … Je suis moins certaine de moi … Pas du poids, un gros bébé, c’est mou ! Pas de la tête, mais plutôt des épaules. On discute de la chose et c’est bien certain que ma gynécologue me dit que ça l’inquiète un peu. Elle me dit qu’il est toujours possible de casser la clavicule pour sortir le bébé, mais qu’il y a parfois des complications à cela.
Misère ! Je sais que c’est parfois (rarement et sûrement très rarement) nécessaire comme intervention. Mais, juste d’y penser, j’en ai froid dans le dos !
Elle me dit qu’avec toutes les informations qu’elle détient à ce jour, elle trouve que l’accouchement vaginal représente plus de risque de la césarienne, à son avis.
Dans ma tête et dans mon coeur, je suis déjà en train de faire mon deuil. Je suis allée un peu plus tôt cette semaine-là en acupuncture pour aider à diminuer le liquide et à faire mûrir le col (un peu, je devais avoir un autre traitement ce jour-là), mais surtout pour aider le bébé à se fixer. Cela n’a pas eu les effets escomptés !
Probablement que j’aurais eu besoin de plusieurs rencontres, mais j’avais la contrainte qu’il ne fallait pas, au contraire, que mon travail soit trop rapide. En effet, les nouvelles recommandations sont de ne pas provoquer l’accouchement des mamans qui font du diabète gestationnel avant la moitié de la 38e semaine parce que les bébés sont plus à risque de complication pulmonaire ! 🙁
Ayant en tête les neuf mois de suivi médical serré, la prise d’insuline, la diète, les multiples rendez-vous (en endocrinologie, en diététique, en obstétrique avec échographies, monitoring, etc., etc.). Je me suis rendu compte que je n’avais plus d’énergie pour résister à cela. Y’a quelque chose qui me dit que c’était déjà compliqué à la base … De tout remettre en question, de résister, de retourner en acupuncture (ou même en voir un autre), tout ça me semble trop, ça m’apparait comme une montagne et je ne suis vraiment pas certaine que j’ai l’énergie pour me mettre en route.
J’ai vécu les montagnes russes plus d’une fois cette année et il me semble que je n’ai pas envie de m’accrocher à des espoirs si minces que toutes les conditions idéales soient enfin réunies pour y aller avec l’induction.
Au passage, une autre préoccupation. Une infirmière qui travaille en salle de césarienne me dit : tu sais, des fois, les bébés, ils se placent comme ça puis on découvre à la césarienne qu’il y avait une raison bien précise … Des fois, c’est sage de ne pas trop forcer les choses.
Alors, j’abdique ! Ça sera césarienne, lundi matin ! Je suis résignée et je tente de le voir positivement (autant que cela est possible). Je suis lasse de ma battre ! J’ai plus envie. Pas besoin de me convaincre qu’on se relève mieux d’un accouchement vaginal, que c’est mieux pour l’allaitement, que c’est mieux pour le bébé, aussi (qu’il passe par la voie vaginale) je sais tout ça et j’en suis tout à fait convaincue !
Mais là, je préfère mettre le peu de l’énergie qui me reste à tenter le plus possible d’être sereine face à ce qui vient ! 🙂
En prime, me voici à 39 semaines avec ma giga bedaine ! Oui, ça l’air d’une bedaine de jumeaux alors qu’il y a en juste un ! 😛
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