Camille à l’hôpital !

Eh voilà ! C’est fait: nous avons survécu à l’opération et à l’hospitalisation de Camille.

Nous ne sommes restés que quelques jours à l’hôpital suite à la chirurgie de Camille, mais, il va sans dire que ça été une expérience riche en émotions ! Avec du recul et parce que cela est dernière nous, j’ai le sentiment que tout s’est bien déroulé et que nous nous en sommes sorti sans trop de traumatismes. Néanmoins, cela reste une véritable épreuve pour l’enfant, ses parents et sa famille. Une épreuve qui grave à jamais toutes les personnes qui l’ont vécue de si près.

Être dans une salle d’attente en sachant que le coeur de son bébé est momentanément arrêté et que son petit corps fonctionne et *respire* grâce à une machine coeur-poumons, ce n’est pas de la tarte ! Les minutes sont longues et l’angoisse est réelle.

Appréhender la visite (ultime) du chirurgien qui nous dira si tout s’est bien passé (et que notre bébé est encore bien vivant), c’est un moment de grand stress où l’on se sent terriblement démuni, comme parent.

Si vous avez envie de lire ce billet, sachez qu’il est accompagné de photographies qui sont poignantes et qui peuvent vous ébranler ! On nous a encouragés à prendre des photos lors de l’hospitalisation de Camille, car cela fait partie du processus de guérison.

On voit Camille lors de son arrivée aux soins intensifs pédiatriques et rapidement dans le temps on voit qu’elle se porte mieux, car les médecins enlèvent certains des tubes et des fils qui l’aident à respirer et qui aident son organisme à se relever de l’opération.

Lors de l’hospitalisation de Camille, j’ai commencé à rédiger un journal de bord dans le but d’expliquer à Camille tout ce que nous avons vécu lors de son opération. Dans quelques années, elle pourra s’y référer et on pourra mieux lui expliquer tout ce que cela a comporté en ayant les détails les plus précis de cette aventure !

Voici donc un court résumé de chaque jour passé à l’hôpital:

Jour 1(lundi) : Camille se lève très tôt (4h40). Elle a l’habitude de boire aux seins et de se rendormir avec moi dans le lit jusqu’à 7h00. Ce matin, elle ne pourra pas, car elle doit être à jeun. On se lève et comme elle peut boire de l’eau jusqu’à 5h00 du matin, on lui donne un petit gobelet.

Ensuite, ça sera le bain avec l’éponge magique (qui désinfecte la peau), l’habillement et le départ ! On est attendu à l’hôpital à 6h30.  Je me demande s’il y a toujours des chances que l’opération soit reportée (encore) ? Il me semble que j’en serais soulagée d’un autre côté, ça suffit le stress « inutile », il faudra bien passer au travers un jour !

On arrive à l’hôpital à 6h20 puis on est tout de suite placé dans une chambre. Ils viendront prendre les signes vitaux de Camille pour s’assurer qu’elle pourra bien se faire opérer ce jour-là.   Laurent pensait qu’on allait tout de suite en salle d’opération après cela, mais il me semblait bien qu’il se trompait ! J’avais plutôt entendu qu’il fallait s’y rendre seulement à 8h00. En effet, on doit attendre plus d’une heure et demie dans la chambre, se sachant pas trop quoi faire avec Camille. Elle finit par s’endormir sur papa qui se promène dans le corridor !

On vient enfin nous chercher. L’angoisse monte d’un cran. J’ai le coeur qui se serre en voyant tout le personnel s’affairer juste devant le bloc opératoire. C’est extrêmement imposant et impressionnant. Je m’assois dans une chaise berçante et Laurent continue de se promener avec Camille dans les bras.

Un monsieur e se présente à nous comme étant l’anesthésiste. Il nous dit que c’est lui qui devait s’occuper de Camille lorsque son opération a été reportée la dernière fois (nous avions entre-temps rencontré une autre anesthésiste) puis il nous explique brièvement (ce qu’on sait déjà) la façon de procéder avec les petits enfants.

Je lui demande, le coeur dans la flotte, de prendre bien soin de notre Camille. Il voit que je suis très inquiète et émotive et me serre la main en me disant que ça va de soi, qu’ils feront très attention à notre bébé. Cela me fait du bien, je me sens comprise. Il en a vu d’autres !

Par contre, j’aime un peu moins la conversation que j’entends entre deux techniciennes. Une d’elles dit :« Hé, j’ai entendu dire qu’on a un « gros » cas aujourd’hui. Apparemment que c’est « quelque chose » ! ». Je me demande si elles parlent de l’opération de Camille ? Je suis très vexée qu’on parle de mon enfant comme ça ! Si je n’avais pas été aussi prise dans mon inquiétude et mon angoisse, je me serais bien levé pour leur dire ma façon de penser ! De plus, on m’a toujours dit que ce type de malformation était si courante qu’il s’agissait d’une opération de routine pour Dr Perron, le chirurgien renommé. J’essaie de me raisonner et je me dis qu’il doit s’agir d’un autre cas … pas de ma Camille. (J’ai tout de même le coeur brisé).

Finalement, on était à l’avance, car une horde de parents et leur enfant entrent dans la pièce. Ça me fait sortir de mes rêveries tout d’un coup, moi qui étais réfugiée dans ses pensées … On aurait dit une foule qui s’apprête à dévaliser un magasin au Boxin Day !

Le moment est venu de laisser Camille à l’équipe d’anesthésistes. Laurent me demande si je veux la prendre dans mes bras. Non, ça serait encore plus difficile, j’imagine. Elle dort toujours alors je lui donne un petit bisou sur sa tête et je lui dis que je l’aime et que je vais l’attendre dans la salle de réveil. Laurent tend Camille à une des jeunes femmes. Je pense que ça été le moment le plus difficile pour lui. On regarde notre bébé partir et on se serre dans nos bras. Laurent a beaucoup de peine. Moi, je suis comme à moitié surprise par autant de réactions de sa part … ça me fait oublier mon chagrin et je tente de le consoler. En fait, j’ai le sentiment réel et profond d’avoir tout donné ce que j’avais à donner, d’avoir tout fait pour que Camille se développe à son plein potentiel … Le reste ne m’appartient pas !

On s’assoit sur les chaises dernières nous et on voit bien qu’on est les seuls parents éprouvés, à ce point. Quelques minutes plus tard, on quitte le bloc opératoire pour descendre à l’étage inférieur et s’installer dans la salle d’attente pour les parents.  Je me dis qu’on a plusieurs heures d’attente devant nous, autant essayer de se reposer un peu. Il est 8h20.

Durant la matinée, on s’occupe de notre mieux ! Je me tire du lait et je vais le mettre au frigo pour lorsque Camille pourra se nourrir à nouveau. On a la visite d’une des bénévoles de la fondation En Coeur. Cette visite me fait tellement de bien ! On parle de tout, de Camille, bien sûr et de l’opération, mais de tout plein d’autres choses, aussi. Le temps passe.  Je me rappelle qu’on a pris le temps de manger et d’essayer de dormir …

On nous avait prévenus qu’il était possible que la chirurgie soit très longue (6 à 8 heures au total). Pour éviter que les parents se créent des attentes ou soient inquiets si cela est plus long que prévu (car l’opération comme telle dure en moyenne de 2-3 heures à 5-6 heures), on leur dit qu’il faut parfois prévoir une bonne heure et demie simplement pour poser toutes les voies d’accès nécessaires en vue de l’opération. Qu’il faut parfois le même temps pour installer la machine coeur-poumons, etc.

Peu de temps après le dîner, on était alors bien surpris de voir qu’on venait déjà nous chercher pour la rencontre avec le chirurgien.  J’ai tenté d’en savoir un peu plus en demandant à la secrétaire si c’était bon signe que l’opération soit déjà terminée ? Elle m’a dit que ça « devait » être bon signe, mais n’en a pas dit davantage. J’espérais que cela soit le cas et non qu’on avait une mauvaise nouvelle à nous apprendre !

La veille de l’opération, une infirmière des soins intensifs m’avait expliqué que lorsque l’opération est sur le point de se terminer, le chirurgien appelle à l’unité pour demander aux parents de « s’avancer » et d’être prêts à le recevoir. Elle m’avait aussi informé qu’il était courant qu’il appelle, mais qu’il ne se présente aux parents qu’une heure ou une heure et demie plus tard. Parfois le chirurgien doit rouvrir la plaie et pratiquer d’autres interventions (suite à l’écho, par exemple) qui lui font retarder son arrivée.

Toutes ces informations sont parfois déroutantes, mais il est tout de même important d’être mis au courant. Il vaut mieux savoir à quoi s’en tenir ! Comme de fait, le chirurgien est venu à notre rencontre une bonne heure plus tard.

Juste avant son arrivée, j’angoissais terriblement. J’ai trouvé cette attente vraiment difficile et si j’étais assez positive depuis le début de la matinée, j’avais plus de mal à garder mon positivisme. Au bout de 50 minutes, Laurent m’a dit qu’il pensait sortir de la salle pour aller aux toilettes. Ça faisait un bon bout de temps qu’on était là et il n’avait pas osé sortir … Je ne voulais pas qu’il me laisse, car j’avais peur que le médecin arrive entre-temps ! Et s’il devait en plus nous annoncer l’horreur … Je ne voulais pas être seule.

Laurent est sorti et il a fait au plus vite. En passant, il a vu que la chambre de Camille était pleine d’infirmiers-infirmières, de techniciens et de spécialistes de toutes sortes. Il m’en a informé quand il est revenu dans la salle d’attente et il ma dit: chérie, Camille va bien, ils sont tous là à l’attendre. Il me semble que juste cette information (toute cette information) me redonnait espoir.

Finalement, le chirurgien est venu à notre rencontre. Je m’étais dit que je tenterais dans la seconde où il était pour entrer dans la pièce de deviner quel genre de nouvelles il avait pour nous. Je me demandais s’il aurait l’air grave (mon doux, j’espérais que non) ou bien l’air joyeux et content. Puis, je me suis dit qu’ils avaient peut-être des cours pour avoir l’air le plus neutres que possible ?

Je n’ai pas eu à me questionner davantage … J’ai tout de suite été rassurée ! Il avait une telle attitude de légèreté qu’il ne pouvait venir nous annoncer de mauvaises nouvelles. En fait, si la situation n’avait pas été si « grave » j’aurais bien étouffé un fou rire. Il est rentré dans la pièce et s’est assis sur la chaise la plus proche avec tant de grâce qu’il semblait descendre d’un nuage, la mèche de cheveux sur son front a semblé arriver un micro-seconde après lui.

Il nous a tout de suite rassurés en nous disant que tout s’était bien déroulé et qu’il n’y avait pas eu de complications lors de l’opération. Il nous a donné quelques détails sur le travail qu’il avait fait et il m’a tendu une boîte de mouchoir lorsqu’il a vu une petite larme couler sur ma joue. Une larme de soulagement, sans doute ? Le plus gros du stress était passé, on pouvait finalement souffler un peu ! Le pire était derrière nous, certes, mais la suite comportait tout de même des risques. Il fallait garder la foi !

Vers 15h00 une infirmière est venue nous voir pour nous annoncer qu’on pouvait aller voir Camille. On nous avait prévenus qu’elle serait branchée à plusieurs machines et qu’elle serait maintenue endormie. J’ai été bouleversé de la voir ainsi, même si j’avais déjà une idée de la scène qu’on s’apprêtait à découvrir.  On s’était attendu qu’elle soit « froide » au touché, mais elle avait déjà une température normale. Cela m’a soulagé ! Elle me paraissait gonflée, mais pas outre mesure, moins que ce à quoi je m’attendais. Dans l’ensemble, je trouve qu’elle avait l’air plutôt bien pour un bébé qui venait de subir une opération aussi importante.

Le médecin de garde aux soins intensifs pédiatriques, le Dr Weiss et son équipe s’occupent de Camille et son en permanence dans sa chambre pendant les premières heures. C’est très impressionnant de voir tout ça. Par la suite, un infirmier ou une infirmière restera au chevet de Camille en tout temps jusqu’à ce qu’elle soit extubée. Je m’informe de son était à peu près toutes les cinq minutes et on me répond toujours avec beaucoup de douceur et de respect (avec le sourire, de surcroit !).

Très franchement, je ne pensais pas qu’on pouvait avoir de « si » bons soins dans les hôpitaux, au Québec. Certains diront qu’il s’agit de soins très précis et donnés dans un cadre bien particulier, c’est possible, mais je ne pensais pas qu’une équipe (entière) de travail pouvait aussi bien fonctionner. Tout était « rodé » au quart de tour. Le personnel était avenant et souriant et répondait avec bonheur à toutes nos demandes. On appelait pour nous réserver une douche, on appelait pour nous réserver un ordinateur (et même monsieur Ordi était fin sans bon sens) … je vous le dis, je crois que le personnel de cette section de l’hôpital est choisi non seulement en fonction de ses compétences, mais aussi en fonction de ses personnalités !

Après quelques heures passées au chevet de Camille, nous prenons quelques photos d’elle. C’est si impressionnant toutes ces machines qui l’aident à respirer, lui donnent des quantités impressionnantes de liquide de toutes sortes … ces multiples tuyaux qui drainent les liquides hors de son corps … ouf, ça donne le vertige !

Lorsqu’on est remis de nos émotions, un tant soit peu, on prend un temps pour souper. Tout semble sous contrôle et notre puce est très bien surveillée. Ça me « sécurise » de voir qu’il y a toujours quelqu’un dans sa chambre à regarder ses signes vitaux. Je me sens suffisamment en confiance pour partir quelques minutes.

Au retour on se prépare déjà pour la nuit. Laurent partira dormir chez une amie et moi je dormirai dans la chambre de Camille. Comme elle est sous « haute » surveillance pour les premières 24 heures, je n’ai pas le droit à un lit pliant. Je dois dormir sur la chaise berçante. Je dois dire que je ne me repose pas vraiment et bientôt l’infirmier de garde me dit que je devrais considérer l’idée d’aller dormir dans la salle d’attente des parents. Il y a un grand sofa et un fauteuil inclinable, je sais que je dormirais mieux ! Mais, j’hésite à laisser Camille … comment pourrais-je faire ça ?

Je passe quelques heures sur la chaise berçante puis je me résigne à aller dormir dans la salle à côté. On m’assure que quelqu’un viendra me chercher s’il se passe quoi que ce soit … Je mentionne à l’infirmier que lorsque je vais me réveiller pendant la nuit, je vais venir faire un p’tit tour pour voir comment ça va. Il me dit que c’est très sage parce qu’il sait que la journée du lendemain sera plus difficile. Il m’explique alors que lorsque l’enfant est extubé il doit être suffisamment réveillé pour respirer seul (ce qui a bien du sens), mais que cela entraîne parfois un peu plus d’inquiétude et de désagrément pour les parents. L’enfant doit tout de même rester au lit, il veut parfois arracher ses fils, n’est pas toujours tout à fait conscient et cela est un mauvais moment à passer. Je profite donc des quelques heures de sommeil qu’il me reste et je tente de ne pas trop penser à la journée du lendemain qui s’en vient.

Jour 2 (mardi) : L’infirmier avait tout à fait raison ! La journée a été très difficile. Bien qu’on soit extrêmement heureux comme parent de voir que notre enfant prend du mieux, l’inquiétude demeure (mais à un autre niveau). Camille a été la première enfant extubée, car elle était la plus réveillée à ce moment. Lorsque le médecin décide d’aller de l’avant en enlevant les tubes et les fils, toute l’équipe est présente pour s’assurer que tout se passe bien. Je suis étonnée qu’on me laisse assister à tout cela. C’est mon désir d’être là et d’accompagner Camille dans tout ça, même si pour l’instant elle semble encore passablement endormie. Elle a bien ouvert les yeux à quelques reprises pendant la nuit, même qu’elle a vraiment ouvert les yeux très grands quand elle nous a vus, Laurent et moi. Elle a dit aussi quelques mots comme : Laaaaaa ! (lait), aussi : maman, papa, par terre et dehors ! (ce qui était plutôt bon signe, je trouve).

Alors, me voilà aux premières loges au moment même où ils décident d’abord d’enlever le drain qui est resté dans son ventre pour l’évacuation du sang. On nous avait bien expliqué que le drain est posé pendant l’opération et que le point qui va servir à fermer le petit trou est déjà fait, mais qu’il reste à le fermer. On s’exécute alors devant nous: le médecin tire sur le drain, un autre (il me semble bien que ça devait être un autre médecin) tire sur le point pour le refermer. Et voilà ! Maintenant, au tour du tube dans le nez. Pas plus compliqué que ça … on tire doucement et tout est sorti. On lui pose ensuite les « lunettes » pour qu’elle puisse recevoir encore une petite quantité d’oxygène pour quelques heures. Il en va ainsi pour le tube qu’elle a dans la bouche. On lui enlève également la bande d’électrodes qu’elle a sur la tête. Reste une quantité non négligeable de fils (du Pacemacker, entre autres reliés directement à son coeur) et de petits tuyaux posés un peu partout pour lui administrer ses médicaments et ses solutés. Déjà, elle ne reçoit plus de morphine ou de médicaments forts (elle en a eu beaucoup lors de l’opération et pendant les heures qui ont suivi). On lui donne de l’Advil et du Tylenol.  Incroyable ! Elle n’a pas l’air plus incommodée plus qu’il ne le faut !

Par la suite, ça devient moins drôle, en effet. Il faut la maintenir dans son lit en lui tenant les épaules. Dr Houde (sa cardio-péd.) qui passe nous dire « bonjour » m’explique qu’ils ne peuvent pas contentionner les enfants qui ont subi une opération à coeur ouvert, car ça peut faire forcer la plaie. :S Donc, on s’efforce de la garder dans le lit, couchée sur le dos  … Après quelques heures on est passablement fatigué et découragé. Une infirmière vient prendre la relève de temps en temps … Il n’est plus possible de lui donner de médication assez forte pour l’assouplir un peu, car elle doit respirer seule et elle doit donc être très éveillée pour le faire.

Dans l’après-midi je tire un peu de lait frais, et on tente de lui donner au gobelet. En effet, elle a très soif et « boit » régulièrement avec une petite éponge qu’on trempe dans l’eau stérile. Elle boit le lait d’un trait ! Je voudrais bien lui en donner d’autre, mais je tire très peu de lait et on doit aussi y aller doucement avec la reprise de liquide et de nourriture. Malheureusement, elle vomit tout ! Elle vomira 3-4 fois par la suite dès qu’on l’aide à s’assoir. Je suis très inquiète à ce moment. Tout allait si bien ! J’ai peur qu’il y ait une complication …

La médecin présente ce soir là lui fait faire plusieurs prises de sang et une radiographie pour voir son estomac et ses intestins. Suite aux différents tests, la médecin nous expliquera que c’est tout simplement ses intestins et son système digestif qui est un peu paresseux et qui est encore sous l’effet de la lourde médication qu’elle a reçue la journée d’avant. Cela me rassure, mais j’ai hâte de voir que Camille se porte mieux et qu’elle nous montre qu’elle est vraiment réveillée. Car les périodes d’éveil sont encore assez espacées et très courtes ! Je me demande sans cesse si elle va bien. Laurent et moi on dort dans la chambre cette nuit-là pour se lever dès que Camille a besoin de nous. Je dors très mal !  L’infirmier, Simon, avait bien raison, c’était la journée la plus difficile de toutes !

Jour 3 (mercredi) : Le lendemain matin, on est toujours aux soins intensifs, mais les infirmières et le médecin parlent de nous déplacer aux soins intermédiaires au courant de l’après-midi. Déjà on voit une bonne différence lors des périodes d’éveil de Camille. Elle parle beaucoup et nous dit déjà 2-3 nouveaux mots ! Elle nous épatera toujours cette belle enfant ! <3 Laurent est allé chercher son sac de jeux ! Yé ! Elle montre de l’intérêt, même si très court, à sa poupée et ses blocs, elle regarde un livre ou deux avec moi. Elle dort encore de bonnes périodes pendant lesquelles on se relaye pour prendre une douche, manger, aller aux toilettes ou faire un téléphone (ça, c’est pour Laurent, moi je ne me sens pas en état de « parler »).

Je sors même prendre de l’air, car je sais que Laurent restera près d’elle. Étant donné que Camille n’a plus aucun tube ou fils (ou presque) les infirmiers et infirmières ne restent plus dans sa chambre et viennent seulement si on leur demande ou pour prendre ses signes vitaux ! Donc, je sors de l’hôpital et je vais prendre une marche … je m’arrête au centre d’achats !  .

En revenant, Laurent me dit qu’il attendra qu’on soit déplacé dans l’autre unité avant de partir, mais il a très envie de voir Maëlle et il ira souper avec elle chez grand-maman. Cela fait en sorte que je resterai seule avec Camille de 15h00 jusqu’au lendemain matin vers 9h00.

Jour 4 (jeudi) :   J’ai trouvé l’après-midi et la soirée passablement longs, mais la nuit a été certainement plus difficile, encore. On s’est retrouvé dans une chambre pour 4 familles différentes. Cet espace étant réservé aux enfants qui ont besoin d’être monitorés. Bien que chaque famille fasse de son mieux pour ne pas nuire aux autres, la salle est très bruyante ! En plus, le poste des infirmiers et infirmières est juste en face (c’est le but) et cela rend la chose encore plus bruyante ! De plus, je ne peux pas laisser Camille toute seule, car elle est vraiment bien réveillée et consciente et elle pleure si je m’éloigne de sa bassinette. Alors, mon état d’impatiente atteint des limites inégalées jusqu’à présent dans cette aventure : j’ai vraiment hâte que Laurent revienne pour m’aider à gérer tout cela. Sans compter que je n’ai dormi que 40 minutes d’affilée au petit matin, lorsque je me suis résignée à dormir dans le même lit que Camille. La journée se passe comme on peut. Camille a beaucoup de difficultés à dormir et ne se repose pas réellement, elle n’a pas d’appétit non plus. Je trouve qu’elle dort encore beaucoup et cela m’inquiète. Je sais bien qu’elle a subi une opération importante 2 jours avant, mais je me demande si elle va revenir comme avant … Cette nuit-là je demande à Laurent de rester avec moi à l’hôpital et je lui dis que j’aurais besoin qu’on se relaye pour la nuit. Il faut que je dorme, un peu !

Jour 5 (vendredi) : Le médecin était passé la veille en nous disant qu’il se pourrait que Camille obtienne son congé dès le lendemain (soit le vendredi). Sur le coup on n’y croyait pas trop, car Camille ne nous semblait pas si prête pour ça ! Bien, les choses évoluent vite, car moins de 24 heures plus tard nous avions déjà très hâte d’obtenir notre congé et la raison principale n’était pas qu’on était (plus) que tanné d’être à l’hôpital, ce qui aurait été compréhensif, mais bien parce que Camille était en grande forme ! La veille, je m’inquiétais encore de son état. On était sorti à l’extérieur et il me semblait que  même si cela avait l’air de lui faire du bien, elle semblait encore bien fatiguée et assez léthargique !  Tout au contraire présentement, elle s’était levée debout dans son lit, récitait de nouveaux mots et jouait de nouveau avec ses jouets et sa poupée ! On était bien décidé de faire état de cet avancement au médecin cardiologue lors de son passage. Ce matin-là, Camille semble avoir bon appétit et mange avec plaisir ce qu’on lui offre (oeuf, fromage, bout de pain, lait de vache, etc.). Malheureusement, un petit incident vient gâcher notre moment de bonheur. Camille vomit tout ce qu’elle a mangé après qu’on lui ait donné son supplément de fer. Je suis en beau « maudit » comme on dit ! Je suis découragée et je suis de nouveau inquiète. J’espère que cela n’est pas en lien avec ses épisodes de vomissements d’il y a deux jours. Puis, j’espère aussi que cela n’aura pas l’effet de nous faire passer une autre nuit ici, dans cette chambre de 4 lits ! Je n’en peux plus et je suis certaine que c’est le cas de Camille, également !

Finalement, Camille fait une petite sieste et semble bien en forme par la suite. On ira jouer à la salle de jeux, on retournera se promener sur la superbe terrasse puis un peu après le dîner le médecin cardiologue est de retour. Il examine Camille et il accepte de nous donner notre congé. La salle est devenue encore plus bruyante alors qu’un enfant doit avoir un traitement d’air froid en buée dans la chambre ! O_o Notre grand degré de fatigue et nos nerfs sont mis à rude épreuve.

Il ne reste plus qu’à enlever les électrodes, enfin ! On nous donne les dernières explications. Les médicaments à donner à Camille pour les prochains jours. On prévoit un rendez-vous avec la cardio-péd. de Camille et on peut enfin boucler nos bagages et partir ! En fait, nos bagages sont faits depuis le matin, mais ils attendent sagement d’être transportés jusqu’à la voiture. On quitte le coeur léger, mais le corps bien fatigué ! On aura besoin de plusieurs, plusieurs jours pour se remettre de cette incroyable aventure … même qu’on ne peut pas dire qu’on en soit totalement remis, près de deux semaines plus tard.

On va se laisser du temps, encore …

Merci à tous pour vos bons mots d’encouragement et votre réconfort. Ce fut très grandement apprécié ! Souhaitez-nous le meilleur pour l’avenir ! <3

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